C’est dans la grande salle de la médiathèque mise à la disposition de la Société d’Histoire par la municipalité d’Ensisheim qu’a eu lieu la conférence donnée par M. Gable.
Le public venu nombreux a écouté avec attention l’exposé du conférencier.
M. Gilles GABLE
- GABLE, ingénieur en électronique de formation, est passionné depuis de nombreuses années par les mégalithes et pierres à cupules qui, de tout temps, ont pu susciter des interrogations.
Si nous savons que les menhirs et dolmens ont été construits ou élevés par les hommes, nous ne connaissons pas la signification des pierres dites « à cupules » qui auraient également été façonnées par des mains humaines…
Le conférencier a pu constater au travers de ses recherches que les excavations dans les pierres et rochers avaient différents diamètres ; il les qualifie de « cupules » lorsque celles-ci sont inférieures à 10 cm, et de « bassins » lorsqu‘elles sont de dimensions plus importantes.
- Gable a précisé que l’on pouvait rencontrer ces pierres remarquables dans de nombreux endroits de notre région ( Grand Hohnack, Taenchel, Dieffenthal…),mais également ailleurs en France (Lozère, Aubrac, Monts du Forez,Morvan…), ainsi qu’en de nombreux endroits du monde ( Portugal , Karahan Tépé, Gobekli Tepe, en Turquie…).
Depuis de nombreuses années les hommes n’ont pas été indifférents à leurs présences, et les ont qualifiées selon les endroits, de cavités, de pierres à godets, de Wasserstein etc…Il est intéressant de souligner que les appellations des pierres et des lieux où elles sont situées ont fréquemment des appellations telles que » Roche du Diable », » Roche des Fées », « pierre à sacrifice », « pierre de justice », « pierre druidique » etc…
D’après M.Gable, une partie des pierres étudiées seraient d’origine naturelle (érosion), mais une grande partie des cavités creusées dans le granite ou le grès ont été façonnées par la main humaine qui leur a donné des formes circulaires très précises ; il évoque alors une « origine anthropique »
La plupart seraient très anciennes…
- Gable a cité des recherches menées avant lui par des auteurs comme le français Roger MATHIEU, qui soutient que les pierres à cupules avaient des fonctions particulières et étaient liées à des connaissances pouvant être interprétées comme scientifiques pour leur époque.
Selon les lieux géographiques dans le monde, les pierres n’auraient pas les mêmes fonctions, mais sur le territoire national jusqu’au Portugal elles reprennent presque toutes les mêmes fonctions astronomiques, l’étendue géographique exacte reste à définir.
En y adjoignant un disque muni en son centre d’un gnomon (baguette verticale utilisée en astronomie), les pierres auraient servi de système de visée, afin de connaitre les dates importantes de l’année (horloge solaire ou calendrier permettant de déterminer les saisons en repérant équinoxes et solstices ), mais aussi pour observer les astres (soleil, lune, ou étoiles). Il a fait de nombreuses mesures sur les circonférences de ces cupules, livrant une série de diamètres avec des constantes correspondant à une unité primaire (le yard ou le pied mégalithique) et ses sous-multiples.
Le conférencier fait remarquer que l’observation des astres par les hommes est très ancienne, et suppose que la technique mise au point par nos ancêtres au travers des pierres à cupules et mégalithes aurait pu être importée d’orient au travers des routes migratoires, depuis les temps anciens.
La fourchette chronologique possible est très large, allant du Néolithique à la Protohistoire et peut-être même au delà; malheureusement aucun indice ne lui permet de mettre ces cupules en lien avec des périodes précises.
En conclusion, M. GABLE soutient l’hypothèse que les sites où sont concentrées pierres à cupules, à bassins, et autres mégalithes, étaient des instruments servant à prévoir non seulement les dates des des grands moments astronomiques , mais aussi des lieux de cérémonies liées à des cultes de type solaire ou lunaire….
A ce titre, on peut supposer qu’il existait des temples de plein air y compris dans le massif vosgien.