Conf 1 – Juliette BRANGÉ (doctorante Université de Strasbourg) & Michaël LANDOLT (directeur du camp du Struthof)
Mardi 21 janvier
Du camp de concentration à l’espace mémoriel : étude archéologique du camp de Natzweiler-Struthof
Résumé.
A l’hiver 1940, une prospection géologique, menée par la SS, conduit à la création du camp de concentration de Natzweiler-Struthof à près de 700 m d’altitude. Les études archéologiques en cours depuis 2018 permettent de retracer l’histoire de ce camp de concentration. Station de ski au début du 20e siècle, puis camp de concentration (1941-44), camp d’internement (1944-45) et centre pénitentiaire (1945-49), le site ne cesse d’évoluer pour parvenir à son état mémoriel actuel.
La carrière de granite du camp, bien qu’elle ait employé comme travailleurs forcés des centaines de déportés du camp mais également des ouvriers civils de la vallée de la Bruche, a été totalement oublié lors du processus de mémorialisation du site dès les années 1950. Alors que très peu de témoignages de déportés évoquent les travaux à la carrière et que les derniers témoins disparaissent, les recherches archéologiques actuelles ont pour objectif de caractériser la chaîne opératoire de ce travail industriel (carrière et aéronautique) au service de l’économie de guerre nazie.
Etude des graffitis de la baraque cellulaire, prospection dans le camp bas, fouille préventive au niveau de la chambre à gaz ou d’une baraque administrative de la SS, l’archéologie ne se concentre pas uniquement sur l’espace de la carrière et permet de faire évoluer notre vision de l’histoire de ce site.
Légende figure: Fouille en carroyage d’une halle, atelier de démontage de moteurs d’avions Junkers dans la carrière du camp (cliché J. Quantin).