EXPOSITION EHPAD ENSISHEIM
du 28 juin au 30 juillet 2018
Si l’Histoire m’était contée
Eliane LEVY épouse PICARD
Éliane Levy est née à Ensisheim, en 1925. Son père Oscar, fils d’une famille de bouchers de Soultz (décédé en 1944 à Auschwitz), y était médecin généraliste. En 1939, dans le lourd contexte précédant le second conflit mondial, il dernier décide de mettre ses six enfants à l’abri. La famille quitte alors l’Alsace, rejoint d’abord les Vosges puis la Normandie et Fécamp, Paris et enfin Toulouse.
Le 5 mai 1944, les parents et deux filles (dont Éliane) sont arrêtés tandis que le plus jeune fils parvient à échapper à la Gestapo. Ils seront d’abord transférés à Drancy où ils passeront une dizaine de jours dans le camp de transit avant d’être dirigés vers Auschwitz. Des 1000 personnes dont 112 enfants de ce convoi n°75 partis le 30 mai 1944, seuls 51 femmes et 34 hommes reviendront vivants dont Éliane. À Auschwitz, elle verra son père, sa petite sœur Ninon et sa mère envoyés dans les chambres à gaz. Éliane aura plus de « chance » et travaillera quant à elle dans des usines à l’extérieur du camp avant d’être envoyée en Allemagne au camp de Bergen-Belsen puis à celui de Mauthausen d’où elle parviendra à s’échapper avec une dizaine de camarades de captivité en mai 1945. Elle sera ensuite recueillie par les Américains et passera dix-huit mois à Charenton avant de regagner l’Alsace en 1947 où elle épousera Alphonse Picard, un grand résistant. Ils auront deux fils. Éliane Levy-Picard qui est décédée en 2013 à l’âge de 88 ans, n’aura de cesse de témoigner dans les écoles et collèges afin que le souvenir de cette tragédie ne s’estompe pas. Elle a été nommée Chevalier de la Légion d’honneur, Chevalier de l’Ordre national du mérite et décorée des Palmes académiques.
Une exposition s’est tenue à l’EHPAD d’Ensisheim du 28 juin au 30 juillet, rendant hommage à cette figure de notre ville. Elle résulte du travail des élèves d’une classe de CM2 de l’école Jean Rasser, organisé sous la houlette de Rosanna Issenlohr leur enseignante, dans le cadre du « transfert de mémoire » maintenant bien connu à Ensisheim, qui consiste à faire se rencontrer des enfants et des acteurs ou témoins d’un fait, d’une histoire ou d’un événement survenu dans la localité. Plus d’un millier de personnes sont venus consulter les tableaux, œuvres et autres photos consacrés à cette grande dame, confirmant ainsi leur intérêt pour le travail des enfants.